Vesper & Christian

Allongé sur une table dans une pièce aux lumières tamisées là où passait une musique qui se voulait relaxante, je gardais l’oreille tendue en direction de la porte, attendant le moment où la personne qui allait me masser entrerait pour commencer le fameux traitement que j’avais décidé de me payer. En effet, après avoir travaillé pendant plusieurs jours, j’avais finalement eu droit de passer les tests physiques pour entrer dans le corps policier de la ville la veille. Le souci n’était pas vraiment là, puisque j’étais plus qu’heureux d’avoir réussi ces examens, sans parler du fait que j’avais finalement décroché un diplôme valable après avoir refait un test de maths pour confirmer mes supposées compétences. Le problème, c’était que ces exercices pour lesquels je m’étais préparé longuement m’avaient complètement éreinté, et de ce fait, un massage, même si c’était loin d’être dans mes habitudes, était plus que bienvenu. Quelques minutes auparavant, j’étais arrivé au spa de l’hôtel là où je travaillais – pour seulement un ou deux jours, sans plus encore, je l’espérais - et j’allai donner mon nom à la réception. De là, on m’avait guidé dans cette fameuse salle, où on m’avait demandé de retirer mes vêtements et m’allonger sous les draps. Tout cela était fait, j’attendais à présent, encore et toujours, ne sachant pas vraiment comment me détendre en patientant, considérant que ce n’était normalement pas dans ma nature, me relaxer.

Comme quasiment tous les midis, tu rentres au bungalow pour déjeuner. Pour une fois, tu te surprends à ne pas voir ta cousine, Erin, pour qu'elle déjeune à tes côtés. Sûrement avec ses collègues ce midi. Peu importe, ça ne fait rien. Tu as une bonne heure te détendre et manger tranquillement. Tu entres dans ta chambre pour changer de t-shirt   de boulot sur lequel ce matin, il fut inonder d'une huile sèche qu'une cliente à bousculer alors que tu la massais tranquillement. Tu penses bien que le seul endroit qui conviendrai pour lui serait la poubelle, mais tu vas tout de même essayer de le récupérer à la main. Soudain, ton regard se pose sur le cadre qui orna ta table de nuit. Une photo de ta jumelle et toi riant aux éclats. Une l'arme perla ta joue, déjà trois ans qu'elle t'avait abandonnée. Son corps pendu dans la cellule sans vie te revient à l'esprit. Tu quittas la chambre en toute hâte sinon tu n'allais pas te relever de la journée. Tu finis par déjeuner au calme avant de remonter travailler. Ton premier client de l'apres-midi est arrivé en avance et se trouve déjà fin prêt. Tu te presse alors d'arriver dans ta salle devenue tamisée pour l'occasion du massage. Tu entres et vis un corps quasi nu sur ta table. Tu t'approche de ta console d'un pas énergique. En prenant le flacon d'huile de massage aux huiles essentielles, tu dis qu'un ton chaleureux : « Bonjour, je vous prie de m'excuser de mon retard, Monsieur Burke. Je m'appelle Vesper, si vous avez quoi que ce soit durant votre détente, n'hésitez pas à me solliciter » Tu le cherche du regard, un bel homme.  Avec un fin sourire, tu t'exclames :  « Vous êtes prêt, Monsieur ? »

Vesper & Christian

La tête toujours enfoncée dans le coussin, je fronce légèrement les sourcils lorsque la femme qui est chargée de me masser se présente. Ce nom lui sonne une cloche, mais je n’arrive pas du tout à savoir où et quand j’aurais pu l’entendre, ou connaître quelqu’un qui s’appelait ainsi. Supposant que cela m’avait fait sourciller parce que c’était un nom original, je ne m’en fis pas trop, et je gardai la tête baissée, les yeux fermés, maintenant prêt à recevoir mon massage, compte tenu qu’à présent, je n’avais plus personne à attendre avant que le tout commence. Ecoutant attentivement ce que la masseuse me dit par la suite, je commençai à ralentir le rythme de mes respirations afin d’éviter de gigoter un peu trop pendant le massage, acquiesçant seulement lorsqu’elle me demanda si j’étais prêt. Je lui dis alors : « Oui, je suis prêt. Ne vous en faites pas pour le retard, vous m’avez donné l’occasion de me préparer un peu plus. C’est ma première fois… »