Ce matin, malgré le fait que je venais d’effectuer un vol de nuit qui fut long et plus occupé qu’à l’habitude, j’étais sortie de l’avion une fois que tous les passagers eurent quitté l’appareil avec un sourire aux lèvres, et un enthousiasme renouvelé. Ce n’était pas la première fois que je rentrais de quelques jours de travail à l’étranger, à me déplacer dans deux ou trois pays différents dans l’espace de quelques heures seulement, mais aujourd’hui, c’était un jour spécial; c’était ma petite-amie, Maëlys, qui viendrait me chercher à l’aéroport, ce qui arrivait pour la première fois depuis le début de notre relation. À cette idée, j’étais à la fois nerveuse et heureuse, mais par-dessus tout, elle m’avait manquée et j’avais hâte de la revoir. C’est probablement pourquoi je me pressai à reprendre ma petite valise et passer à la sécurité, sans même prendre le temps de retirer quoi que ce soit de mon uniforme d’hôtesse, étant trop pressée de me rendre à la sortie des passagers pour chercher ma petite-amie du regard et enfin la retrouver.

Aujourd’hui, j’étais heureuse. Les autres jours aussi mais plus particulièrement aujourd’hui car j’allais rejoindre la femme que j’aimais ou plutôt j’allais la chercher à l’aéroport. J’étais contente car elle m’avait vraiment beaucoup manqué, et j’allais la revoir bien plus vite que si elle était d’abord rentrée chez elle, etc. car on ne se serait peut-être vu qu’en fin de journée voire le lendemain. Je n’avais pas beaucoup dormi cette nuit, trop impatiente de la retrouver. J’étais prête au moins une heure avant l’heure à laquelle je devais partir. J’avais pris un taxi pour me rendre à l’aéroport, j’étais juste excitée comme une puce. J’étais en train d’attendre, de l’autre côté du passage de la sécurité. Les gens défilaient les uns après les autres, je scrutais partout dans l’espoir de l’apercevoir mais rien, je ne la voyais pas. J’avais peur de m’être trompée, c’est pourquoi je reprenais mon bout de papier où j’avais noté toutes les informations. Mais il ne fallait pas que j’oublie qu’elle était hôtesse de l’air et qu’elle sortait après les passagers ce qui expliquait pourquoi elle n’était pas encore là. Au bout de quelques minutes, le flux de personnes était de moins en moins dense, elle ne devrait plus tarder à arriver. Je regardais encore partout quand mon regard se figea à un endroit, sur elle, je la voyais enfin elle arrivait. Un grand sourire sur mon visage j’avançais un peu vers elle, elle était là devant moi maintenant. Je lui ouvre les bras et la serre contre moi. Après quelques secondes je la regarde puis l’embrasse tendrement. « Tu m’as tellement manqué. Hum…cet uniforme te va à ravir ! Tu es splendide. »

C’est une des premières fois que j’attends dans l’aire des visiteurs, et pour tout dire, ça me paraît un peu étrange. Normalement, je n’attends après personne, je prends un taxi et je rentre chez moi pour aller déposer ma valise, et bien souvent, je passe par la sortie des employés, ne jugeant pas nécessaire d’aller me poster dans tous ces gens qui agglutinent pour retrouver leurs proches. Ça me rend nerveuse aussi, parce que j’espère trouver Maëlys dans la foule et passer tout droit, même si j’étais capable de reconnaitre ma petite amie dans tous ces gens. D’ailleurs, après quelques instants de recherche intensive, elle apparut dans mon champ de vision, m’arrachant ainsi un sourire. Sitôt, j’accélérai le pas pour aller à sa rencontre, ravie de la prendre dans mes bras une fois à sa hauteur. Je lui fis un grand sourire, puis prolongeai tendrement le baiser qu’elle me donna, réalisant seulement lorsqu’elle me le dit que je n’avais toujours pas déboutonné un peu mon uniforme pour paraître plus naturelle. Je me considérai en baissant la tête pendant une seconde, et toujours le sourire aux lèvres, je dis : « Oh merci ! Tu m’as manqué toi aussi, merci encore d’être venue me chercher ! Je ne t’ai pas trop fait attendre, j’espère ? »

« Oh merci ! Tu m’as manqué toi aussi, merci encore d’être venue me chercher ! Je ne t’ai pas trop fait attendre, j’espère ? » J’avais envie de la taquiner un peu, à tous les coups tu gagnes, j’étais presque sûre que ça allait fonctionner. « Si tu m’as beaucoup fait attendre…mais tant pis pour moi, j’ai voulu venir te chercher ! » Je ne montrais aucune émotion et ne dis mots quelques secondes puis soudain je souris avant de déposer un furtif baiser au coin de ses lèvres. « Mais non je rigole, ne t’en fais pas pour ça, le principal c’est que l’on soit ensemble maintenant ! » Elle tirait sa valise d’une main, je lui pris l’autre. Je n’avais pas honte de m’afficher avec Robyn, loin de là, j’espérais qu’elle non plus. Au début, j’avais un peu honte de ma sexualité j’avais peur de me montrer, mais maintenant je m’en fichais, si les gens n’étaient pas content, ils n’avaient qu’à pas regarder ou bien se trouver sur mon chemin, je n’allais pas me priver d’être heureuse pour leur faire plaisir, oh non ! Tenant sa main, on marchait vers l’extérieur afin de prendre un taxi et de rentrer chez moi. On réussit à avoir un taxi tout de suite, quelle chance ! En quelques minutes nous étions à l’hôtel, nous n’avions pas beaucoup parlé pendant le voyage mais plutôt échangé quelques baisers sous le regard interrogateur du chauffeur que j’avais fusillé du regard. On montait jusqu’à mon appartement en prenant l’ascenseur. J’ouvris la porte mais n’entrais pas laissant l’honneur à Robyn. « Je t’en prie, après toi. Par contre, tu m’excuseras c’est un peu la bazar, je savais pourtant que tu arrivais, je suis désolée. »

Je sentis mon cœur s’alourdir dans ma poitrine lorsque Maëlys me dit le plus sérieusement du monde qu’elle avait attendu. Je me sentais coupable, j’aurais du la prévenir que je serais plus longue, puisque je devais descendre en dernier, ce que je n’avais pas un instant songé à faire parce que c’était devenu chose naturelle. Alors que j’allais lui balbutier des excuses, celle-ci me dit qu’elle plaisantait, et cela me soulagea de sitôt, si bien que je n’eus aucun mal à prendre la main de ma petite-amie pour aller en direction de la sortie. Nous prîmes rapidement un taxi, et pendant tout le trajet, tandis que je répondais avec bonheur aux baisers de Maëlys, je réalisais à quel point cela me faisait étrange, tout nouveau, d’être avec ma copine. De fait de sortir avec elle, de m’afficher ainsi, fièrement, c’était quelque chose que je n’avais jamais vraiment expérimenté. Mais je me moquais bien de ce que les gens pouvaient penser, tandis que nous sortions du taxi pour entrer dans l’hôtel où résidait ma copine. C’était agréable, j’étais heureuse, j’étais bien. Avec plaisir, j’entrai dans l’appartement de Maëlys, jetant un coup d’œil. Avec un petit rire, je dis : « Attends, tu appelles ça un bazar ? Rappelle-moi de faire le ménage bien comme il faut quand je t’inviterai chez moi ! », jugeant que son appartement était bien plus rangé que celui que je partageais avec mes deux meilleurs amis et ma sœur. Sur ces mots, je laissai ma valise dans un coin, et je m’approchai de ma petite-amie, passant mes mains autour de sa taille avant de l’embrasser à nouveau et dire : « Tu ne m’as pas dit que tu habitais dans un endroit aussi joli ! »