What's wrong with you?!

Plonger dans l’eau, se laisser immerger dans celle-ci et sortir la tête que lorsqu’on est à bout de souffle, ou bien quand un enfant menace de nous mettre un coup de pied parce qu’il n’est pas capable de voir ce qui se passe sous ses pieds, par-dessous sa bouée. Dommage que mon moment de soulagement total avait été gâché par cette dernière façon. Évidemment, le regard que je lui servis eut sitôt pour effet de le faire fuir bien rapidement. Au début, je ne compris pas pourquoi, parce que je ne m’étais pas présentée de façon si menaçante que ça, mais quand j’avais compris que j’avais été tellement pressée de plonger dans l’eau que je n’avais même pas pris la peine de me démaquiller, alors le peu que j’avais mis, très bas de gamme, avait entièrement coulé, me donnant ainsi l’apparence d’un raton-laveur.

Ce que ce gamin ne savait pas, et qu’il n’aurait probablement même pas compris si jamais je lui avais expliqué ma théorie, parce que le maquillage devait être là le dernier de ses intérêts, c’est que lorsque j’étais arrivée à l’hôtel, plus exactement à mon bungalow, après une journée complète d’excursion d’un site archéologique qui n’offrait aucune ombre durant une journée particulièrement chaude, j’avais ressenti l’incroyable besoin d’aller me rafraichir, sinon j’allais m’écrouler de chaleur sous peu. Durant toute la journée, j’avais essayé de me montrer forte devant les touristes, qui transpiraient à grosses gouttes et qui buvaient de l’eau sans cesse, mais maintenant que j’étais rentrée chez moi et donc que je n’avais plus d’obligation envers quiconque jusqu’au lendemain matin, je m’étais empressée de me rafraîchir à mon tour. J’avais déposé mon sac chez moi, pris ma serviette, retiré mes vêtements pour laisser voir mon maillot que j’avais porté toute la journée, juste au cas, et j’étais plongée dans la piscine de l’hôtel. Puis, ce petit incident était arrivé, gâchant ainsi ma petite partie de plaisir en solitaire dans la piscine de l’hôtel. Bien que mon maquillage avait été le cadet de mes soucis quelques instants auparavant, au point que j’avais oublié que j’en portais avant cette réaction vive du bambin, maintenant, il fallait que je me montre quelque peu civilisée et que j’aille l’enlever.

Bien que ce premier saut m’avait rafraichie comme je le souhaitais, il n’en restait pas moins que je n’avais pas envie de quitter tout de suite la piscine et retourner transpirer seule dans mon bungalow ou autre part. J’allais donc faire un détour rapide vers les vestiaires de la piscine pour nettoyer le tout, et ensuite, j’allais retourner me baigner comme il me plaisait de le faire. Toutefois, j’avais laissé mes effets personnels dans un casier, et ceux-ci contenaient le nécessaire pour que je puisse me nettoyer autrement qu’avec mes doigts et la serviette que j’avais déjà enroulée autour de moi pour ne pas dégoûter partout et laisser quelqu’un glisser et tomber, quoi que cette éventualité aurait pu être fortement amusante. Comme pour faire exprès, quelqu’un se tenait directement devant mon casier, me rendant donc encore plus impatiente. Ne tenant pas compte de ce qu’elle faisait, à quoi elle semblait penser, je dis, après m’être raclé la gorge :

« Euh excusez-moi, mais j’aimerais bien prendre mes affaires. »