« Hey Nate, c’est Maïke ! Je sais que tu es en train de bosser super dur présentement, mais si jamais tu as quelques minutes à m’accorder, j’aimerais bien que tu passes à la villa pendant ta pause, j’aurais besoin de tes précieux conseils ! Tu me sauverais la vie, pour tout dire ! Rappelle-moi dès que tu as ce message, ou fais juste te pointer, je devrais être là ! » Après ce message, je raccrochai et déposai mon téléphone portable sur la table de la salle à manger avant de me diriger au salon pour embrasser une dernière fois mon homme avant que celui-ci ne quitte pour aller faire les dernières courses en prévision de notre week-end à venir, considérant que nous avions prévu de partir pour quelques jours juste lui et moi tandis que ma sœur aînée s’occuperait de Lexie, Christopher et Everleigh.

Une fois qu’il eut passé la porte, je me dirigeai ensuite vers la cuisine afin de terminer de ranger ce qui trainait du repas, d’où le fait que j’avais laissé mon téléphone sur la table, compte tenu que j’avais l’intention – voire l’obligation, d’une certaine façon – de retourner au même endroit. Je débarrassai alors les couverts et nettoyai les quelques débordements que les enfants ont pu causer pendant qu’ils mangeaient, ceux-ci n’ayant pas encore totalement l’habitude de manger par eux-mêmes, ce qui était tout à fait normal à leur âge. Par la suite, je rangeai environ tout ce qui avait été sorti pour le repas, à quelques exceptions près. En effet, dans l’espoir que mon ami prendrait le message que je lui avais laissé après le repas, j’avais décidé de laisser quelques éléments essentiels sortis, les rangeant que si j’avais une réponse négative, ce qui ne m’embêterait certainement pas, compte tenu de comment je m’y étais prise à la dernière minute, mais dans le cas où il acceptait de venir passer sa pause ici afin de me filer un conseil pour quelque chose de précis, au moins, je lui ferais perdre moins de temps en laissant certains éléments sortis.

Une fois que le tout fut prêt, l’heure arriva pour la sieste des enfants, et aussi l’heure à laquelle Nathan prenait normalement sa pause, si je me souvenais bien de ses horaires. C’est pour cela, entre autres, que je lui avais demandé de venir à ce moment précis, parce que non seulement, nous étions tous les deux disponibles – enfin, de mon côté, j’avais les mains un peu plus libres, considérant que les enfants dormaient – mais aussi parce que si j’avais demandé son aide, c’était en prévision de l’anniversaire de mes aînés qui avait lieu dans environ deux semaines, et pour qui j’avais envie de préparer quelque chose de simple, mais assez spécial pour que l’occasion soit adéquatement soulignée, puisque James et moi aimions énormément nos enfants, et de ce fait, c’était important de leur faire savoir à des moments marquants comme un anniversaire. Donc, s’ils dormaient pendant que mon ami me fournissait des suggestions, au moins, ils ne seraient pas au courant de rien, malgré le fait qu’ils soient encore tout jeunes. Encore mieux, les trois ne firent pas de caprice pour s’endormir, et je pus rapidement retourner au rez-de-chaussée afin d’attendre des nouvelles de Nathan, que ce soit par téléphone ou en personne.

Une fois retournée dans la cuisine, je tentai de ne pas trop bouger de cet endroit, limite de rester presqu’immobile dans l’attente de nouvelles de Nathan, qui ne devrait pas trop tarder, si les habitudes des restaurants de l’hôtel n’avaient pas trop changées depuis mon congédiement. « Ne pas trop tarder » pouvait prendre dans le cas présent plusieurs formes, tout dépendant de la patience de la personne qui attendait. Dans mon cas, ma patience, surtout quand je me devais de rester en place, n’était pas bien grande. De ce fait, la partie « ne pas tarder » passa très rapidement et au bout de quelques minutes seulement, je commençai à m’agiter ; je regardai mon téléphone, envoyai un petit message à mon homme pour passer le temps, cherchai à ranger un truc ou deux dans la cuisine, et encore là, je trouvais que le temps passait lentement. Constamment, je me demandais si c’était parce que Nathan avait eu du retard ou bien parce qu’il ne pouvait ou ne voulait pas venir qu’il ne me rappelait pas ou ne se pointait pas à la villa.

C’est certain que j’aurais pu le rappeler, mais je ne voulais pas passer pour une harceleuse, surtout que ce n’était pas nécessairement une urgence sans aucune autre issue possible. Au bout du compte, je pris mon téléphone et le mis dans ma poche afin de me procurer un peu plus de mobilité, sachant que je n’avais guère envie de rester à la même place. Maintenant que mon portable était dans ma poche, j’avais plein de possibilités, mais le problème était que non seulement, les enfants dormaient à l’étage, mais en plus, il fallait que j’attende pour voir si Nathan ne daignerait pas arriver prochainement. En gros, peu importe si je pouvais me déplacer ou non, j’étais relativement bloquée, si on pouvait appeler ça ainsi, et ça rendait la chose encore plus frustrante. Rester dans l’attente sans savoir quoi faire, c’était quelque chose que je n’aimais pas vraiment, surtout au bout d’un petit moment.

Au final, après avoir fait les cent pas dans le salon, après avoir rangé un petit truc par ci et par là, je décidai de retourner à la cuisine, et je me mis à fouiller dans les livres de recettes que ma mère m’avait donnés lorsque James et moi avions décidé d’acheter une maison, considérant que je m’étais fait une obligation d’apprendre à cuisiner adéquatement afin de nourrir ma petite famille comme il se le devait. Une fois sortis, je commençai à les feuilleter un peu, histoire non seulement de trouver des bribes d’idées si jamais Nathan était disponible pour l’après-midi, mais dans le cas où je devrais me débrouiller pour préparer le repas d’anniversaire de Lexie et Christopher, il fallait bien que je trouve quelque chose, sans parler du fait que cela allait m’occuper, ou du moins m’empêcher de regarder l’heure à toutes les cinq minutes.

Comme je le pensais, je ne vis pas le temps passer jusqu’à ce que je sente mon téléphone vibrer dans ma poche et que je regarde le message que j’avais reçu qui provenait justement de Nathan, ce dernier me disant qu’il allait venir, mais avec un peu de retard. Un sourire apparut alors sur mon visage, puis je ne pris pas la peine de lui répondre, préférant ranger les livres de cuisine et faire de la place avant que mon ami arrive, considérant que celui-ci n’allait pas tarder s’il était à l’hôtel, compte tenu que celui-ci n’était qu’à quelques minutes de la demeure. J’eus tout juste le temps de ranger les livres, passer un dernier coup de chiffon sur le plan de travail, et déjà, mon ami toquait à la porte. Je le remerciai silencieusement de ne pas avoir sonné, parce que les enfants dormaient, et je me précipitai à la porte. Une fois que celle-ci fut ouverte, j’adressai un large sourire à mon ami, puis me décalai pour le laisser passer en affirmant : « Hey salut ! Comment tu vas ? Merci encore de venir ! »