Depuis que j'étais venu ici, je n'avais pas réellement pris le temps de m'amuser. Bon okay, j'allais à une soirée au moins une ou deux fois par semaine mais depuis l'énorme scandale qui avait fait le tour de la planète en moins de trois minutes, j'avais stoppé les soirées trop arrosées. Pourtant ce soir-là, javais envie de me lâcher, me refaire une de ses soirées où l'alcool coule à flot. Je voulais ressentir cette sensation de bien être -ou pas- qu'on peut sentir en étant complètement ivre. Peut-être même que j'aurais la chance de me faire raccompagnée par un beau garçon, qui sait?

Je mis pas mal de temps à me préparer: j'avais opter pour une robe bustier noire assez courte et près du corps. Elle mettait en valeur mes formes. J'optai pour des talons relativement haut. Je mis un collier, des bracelets et une bague. Je me lissa les cheveux et me maquilla. J'avais aussi appelé mon chauffeur pour qu'il vienne me chercher. Je n'aimais pas prendre le taxi et je n'aimais pas non plus me mélanger à la population en prenant les transports en commun. De plus, je n'avais pas envie de conduire. Si jamais j'étais bourrée, je ne voulais abîmer ma belle voiture de sport. Une vingtaine de minutes s'écoulèrent avant que je n'arrive devant la boite de nuit. Je me suis permise de doubler tous le monde, j'étais connue et les gens n'osaient rien dire. Une fois à l'intérieur, je déposa ma veste et mon sac aux vestiaires et j'entra dans la boite. Je me dirigea directement vers le bar et me posa à côté d'un homme que je ne regarda pas vraiment:

« Une Téquila Tonic s'il vous plaît... »

Apparement le serveur me reconnu puisqu'il me demanda de lui signer un autographe. J'avais pour habitude de refuser mais j'étais d'humeur généreuse. Le temps qu'on m'apporte mon verre, je tourna la tête vers l'homme à côté de moi. Il me disait quelque chose mais vous dire où je l'avais rencontré m'était totalement impossible. Continuant de le fixer, je pris un air assez supérieur et lui demanda:

« Dîtes, on ce serait pa sdéjà vu quelque part? »

J'attendais sa réponse tout en buvant une gorgée de la boisson que le serveur m'avait apporté.

J'adorais faire la fête. C'était l'un des rares endroits où je pouvais me comporter comme une adolescente complètement irresponsable. J'avais un ralentis sur les sorties suite au dernier scandale que j'avais fait. J'adorais qu'on parle de moi mais à petite dose. Surtout si c'était pour voir écrit sur internet "nan mais cette fille elle se prend trop pour ce qu'elle n'est pas" ou encore "sérieusement, elle est belle et connue maintenant mais dans dix ans il restera rien". J'avais l'impression que les gens étaient jaloux. Les filles étaient jalousent parce que j'attirais le regard des hommes sans rien demander. Ce n'est quand même pas me faute si je suis belle, après tout. J'ai rien demander. C'est mère nature qui m'a gâté. Assise au bar, buvant une gorgée de ma Téquila, je réfléchis au lieu où j'avais pu rencontrer ce bel homme. Je le regarda à nouveau et lui dis:

« Vous étiez pas à Détroit, il y a quelques mois? »

Détroit était le dernier endroit où j'avais fait parlé de moi. J'avais vu plein de personne, que ce soit en boite ou au commissariat. J'étais tellement ivre que je ne me souviens même plus des personnes que j'avais pu rencontré. Mais lui, je sais pas. Il allait bien avec l'endroit. Et puis, je ne savais pas réellement où je pouvais l'avoir rencontré. Je continuais de boire mon verre et une fois finis, j'en recommanda un autre. J'avais remarqué de l'autre côté du bar qui me regardait. Je demanda alors au serveur d'aller mettre mon verre sur sa note. Je lui fis un petit signe de la main puis reporta mon attention sur l'homme à côté. J'ajouta alors:

« Parce que si on ne s'est ps croisé, je ne sais pas où on aurait pu se voir... » Je marqua une brève pause puis ajouta: « Sinon, qu'est-ce qu'un homme comme vous, fait en boite? »

Je bu une nouvelle gorgée de mon deuxième verre et repos mon regard sur l'homme en question. Je commençais à jouer avec une mèche de cheveux. C'était une manie chez moi de faire ça.

La vie de star n’était pas de tout repos. Certains vous demandent des autographes toutes les deux minutes, ceux qui vous prennent en photo parce que vous êtes la star du moment et ceux qui tous simplement vous détestent parce que vous avez un charisme plus développé que n’importe qui. J’adorais ma vie, je pouvais me permettre plein de chose. Je m’habillais chez les plus grands couturiers. J’allais dans les meilleures soirées. Je trouvais toujours quelqu’un qui serait prêt à tuer pour être, ne serait-ce qu’une seule fois, dans ma villa pour me servir. J’avais la vie que plus d’une personne sur Terre rêverait d’avoir et je m’en vante. J’aime montrer ce que les autres ne peuvent pas avoir. Malgré tout, ma vie avait des inconvénients. Et le plus gros était de ne pas avoir de vie privée. Il fallait choisir : soit être célèbre, riche et que tout le monde connaisse les moindre détails croustillants de votre existence, soit resté dans l’anonymat et galérer toute sa vie pour accéder à ces rêves. Lorsque j’avais fait mon scandale médiatique, j’avais pensé à tout arrêter parce qu’on n’a pas besoin de paparazzi sur le dos pendant ce genre de coup dur. Mais j’avais gardé la tête haute. Je n’avais montré à personne que ça m’atteignait. Je voulais paraître forte devant les autres. Ce soir-là, j’avais décidé d’aller m’amuser en boite de nuit. J’aurais pu aller à l’une de ces nombreuses soirées VIP organisées sur l’un des yacht mais j’avais envie de me mélanger au peuple, juste pour qu’on me remarque. Pour faire le buzz une fois de plus. J’avais croisé un homme, que j’avais l’impression de connaître au bar. Il me répondit qu’il avait passé cinq ou six mois à Détroit pour son boulot. Ça devait sûrement être là où on s’était croisé. Par la suite, je le questionnais, je voulais savoir ce qu’un homme comme lui faisait en boite. Tentative totalement innocente pour le draguer un peu. J’avais envie que la soirée bouge un peu. Jouant avec une mèche de cheveux comme j’en avais l’habitude, il me demanda alors si j’avais pas été détenue à la prison pour femme à Détroit. Je fronçais les sourcils et répondis :

« J’y ai juste passé quelques heures avant de m’envoler pour les Bahamas, il y a quelques temps. Pourquoi, vous avez bossé là-bas ? »

Il m’avait sûrement connu pendant mon battage médiatique mais il y avait peu de chance pour qu’il sache qui j’étais à l’époque. Certains avaient dût lui dire que j’étais la star du moment, celle qu’on voit partout, qui fait parler d’elle. Dans la prison pour femme, on m’avait juste gardé quelques heures, mon agent avait réussis à payer ma caution. La nouvelle avait fait le tour de la planète en un rien de temps. Depuis, j’avais voulu me faire toute petite, prendre des semblants de vacances, qu’on m’oublie un peu. Ce n’était pas en faisant la fête et en buvant comme un trou que j’allais me faire oublier mais tant pis. J’avais besoin de m’amuser, c’était plus fort que moi.

Le hasard fait parfois bien les choses. Ou pas. J’étais venu ici pour m’amuser, passer une bonne soirée et boire. Je n’étais pas vu pour voir quelqu’un que j’avais rencontré quelques mois plus tôt. En prison, qui plus est. Je continuais de le regarder et de jouer avec une mèche de mes cheveux. Il me dit qu’il avait travaillé là-bas et se perdit dans ses pensées. Okay, et moi dans l’histoire, je fais quoi là ? Je continuais de le regarder, levait les yeux aux ciels et recommandais un cocktail. Ce n’était pas conseillé mais je m’en moquais, je n’étais pas venu en voiture. Je me ferais raccompagner ou je rentrerais en taxi. Ou dans le pire des cas, je rentrerais à pied. Enfin bref, autrement dit, il n’y avait aucuns risques que je rentre en voiture. Je bus une gorgée de mon cocktail, puis recommençait à jouer avec une mèche de cheveux. Je ne savais s’il allait me sortir une grande phrase philosophique du genre « Ah si, ça y est je me souviens de vous ! ». Pas vraiment philosophique la phrase mais qu’importe. Je continuais de boire mon cocktail lorsqu’il me répondit que c’était lui qui s’était occupé de ma détention. Je le regardais de haut en bas quelques minutes, puis répondis en prenant toujours mes grands airs :

« Ouais peut-être. Vous savez, j’ai pas tellement de souvenir de cette soirée-là… »

Je continuais de le regarder tout en buvant mon cocktail. J’essayais de ma rappeler ce qu’il s’était passé. Je me souviens d’avoir été arrêté par la police, m’être retrouvée en prison et après ? Peut-être que j’avais dû engager la conversation avec l’homme en face. Peut-être que j’étais allée jusqu’à le draguer. Peut-être que, simplement il ne s’était rien passé. Me connaissant lorsque j’étais ivre, c’était simplement impossible qu’il ne se soit rien passé. Il me demandait ensuite si je m’appelais bien Kayleah. Il avait une meilleur mémoire apparemment. Je répondis avec un hochement de tête :

« Ouais c’est bien ça. » Je bus la fin de mon cocktail d’une traite et reportais mon attention sur lui. Je cherchais son prénom mais impossible à m’en rappeler. Peut-être qu’il ne me l’avait jamais dit. Avec mon air de princesse supérieure, je ne pus m’empêcher de dire : « Et vous ? J’arrive pas à me souvenir de votre nom… »

Peut-être qu’il allait me donner des indices sur ce qui c’était passer en cellule de dégrisement. Ou pas, d’ailleurs. D’un autre côté, ce n’était pas tous les jours qu’on croisait une star en cellule. Mais d’autre part, si on ne connaît pas la star en question, on ne risque pas de se souvenir de s’en rappeler. Attendant sa réponse, je commandais un autre cocktail, j’en étais qu’à mon troisième de la soirée. Quoi ? Il fallait que je m’amuse, j’étais là pour ça. Dans mon milieu, l’alcool fait beaucoup dans l’amusement.

Je venais de rencontré l’homme qui m’avait incarcéré. Je n’avais vraiment aucuns souvenirs. Enfin juste des brides de chose que je n’arrive pas à recoller ensemble. Lui, en revanche, j’avais l’impression qu’il en savait beaucoup plus que ce qu’il voulait bien le dire. Peut-être que c’était lui qui avait informé les médias de mon arrestation. Tout le monde a besoin de fric, alors pourquoi ne l’aurait-il pas fait ? En fait, je n’en savais rien. Peut-être qu’il ne me connaissait pas. Peut-être qu’il n’avait jamais entendu de parler de moi. C’était peu probable mais ça se pouvait. Continuant de boire mon cocktail, j’écoutais ce qu’il me répondit. Chrissy ? Ouais ça me disait vaguement quelque chose. J’avais vraiment des idées à la con quand j’étais bourrée moi, il fallait bien l’avouer. Je ne pus m’empêche de laisser échapper un petit rire. J’étais peut-être la seule à comprendre mes délires et à en rire. Même des mois après. Je bus une autre gorgée avant de reporter mon attention sur lui et de lui dire :

« Si je m’en souviens. Vous n’avez pas trouvé ça drôle ? Pourtant, c’est mignon Chrissy, non ? »

Certes, ça risquait une fois de plus de faire rire que ma petite personne mais tant pis. On ne pouvait pas tous avoir le même humour. Moi, je rigolais de tout et n’importe quoi de toute façon. Je continuais de le regarder, essayant de me souvenir de mon séjour en prison. Le seul que je me souvenais, c’est un énorme mal de crâne le soir et mon agent qui m’avait dit que les trois quart de la planète était au courant. C’était quand même bizarre de se dire qu’on pouvait perdre la mémoire, comme ça, en buvant trop d’alcool. Ce n’était guère rassurant. Je finis mon cocktail, puis lui demandait :

« Vu que vous vous en rappelez, il s’est passé quoi ce soir-là ? Enfin, j’veux dire, je me connais : quand je suis bourrée en général, j’fais un peu tout et n’importe quoi. »

Je ne tardais pas à demander un autre cocktail. Bah oui, pour moi s’amuser c’était boire jusqu’à n’en plus pouvoir. J’espérais que Christian, ou Chrissy comme je l’avais appelé, n’allait pas faire son rabat-joie de service. D’ailleurs, il faisait quoi lui maintenant comme métier ? Etait-il encore flic ? Ou avait-il changé complètement de vocation. J’avais bien l’intention d’en savoir un peu plus sur lui mais seulement une fois que j’en aurais appris un peu plus sur cette fameuse soirée où nos chemins s’étaient croisés. J’espérais qu’il me dise tout en détail.

Faire la fête rimait avec alcool chez moi. Plus je buvais, plus je faisais n’importe quoi et plus je m’amusais. Enfin ça c’est ce que je pensais parce qu’au final, je me retrouvais avec un énorme mal de tête le lendemain et aucun souvenir. Parfois, je me dis qu’il valait mieux que je n’ai aucun souvenir de mes exploits. Enfin si je peux appeler comme ça. Assise au bar, je discutais avec un homme qui m’avait connu pendant mon incarcération. Il avait dût en voir des vertes et des pas mûres avec moi. J’avais toujours été du genre dragueuse. J’aime plaire aux hommes. J’aime être regardé. Cependant, avec beaucoup d’alcool dans le sang, j’étais pire que ça. Je savais que je devais, certainement, faire pitié mais c’est comme ça. Et puis, je suis une star, qui peut m’en vouloir de toujours faire les choses avec excès ? Personne. Je suis comme je suis et rien ni personne ne pourra changer ça .D’ailleurs, en ce moment tout le monde me croyait en couple alors qu’en fait, je suis célibataire. Ca a quelques avantages de faire croire au monde entier que je suis en couple. Quoi qu’il en soit, j’écoutais son récit. Ce qu’il me dit ne m’étonnait qu’à moitié à vrai dire. Je savais à peu près de quoi j’étais capable une fois complètement ivre alors… J’eus un sourire et répondis :

« J’suis désolée si ce jour-là, j’vous ai mis mal à l’aise mais c’est comme ça. Et puis ça devrait vous flatter, ça prouve que simplement que vous plaisez aux femmes. » Je bus une gorgée de mon cocktail et ajoutais : « Et pourquoi vous ne travaillez plus à la prison de Détroit ? »

J’étais curieuse. Je voulais savoir ce qui l’avait poussé à ne plus exercer ces fonctions là-bas. Je n’ai que très peu de souvenirs de Détroit mais une chose est sûre, je n’aurais jamais apprécié y habiter. Je préférais les grandes villes comme Los Angeles. J’avais besoin d’espace pour m’épanouir. Et puis, même Détroit ce n’était qu’une ville de passage pour le tournage d’un film, ça s’arrêtait là. J’y avais mis les pieds une fois, je n’y retournerais pas de sitôt. Tout en continuant de siroter mon cocktail, regardant en même temps les gens autour de moi, j’attendais une réponse de sa part. Je savais qu’il n’allait pas me déballer sa vie comme ça. Après on ne se connaissait pas mais j’étais curieuse. Il avait une raison et je voulais la connaître. Ce n’est tout de même pas méchant.