J’étais vraiment mal depuis mon retour même si j’étais mal depuis que j’avais quitté les Bahamas. J’avais quitté la seule femme que j’aimais et en revenant j’avais appris qu’elle m’avait trompé avec un autre, en même temps j’étais parti comme un voleur. Depuis plusieurs jours j’avais pris une chambre à part à l’hôtel et je n’en étais pas sorti, je ne voulais voir personne. Finalement, ma soeurette adorée avait réussi à me faire revenir à la raison en me convaincant que je n’allais pas aller mieux en restant cloitrer dans un chambre d’hôtel à ressasser le passé. C’est pour cela qu’elle nous avait organisé une petite aprem sympa entre frère et sœur. Elle avait prévu de m’emmener voir un match de baseball, j’étais ravi, j’adorais ça et ça me rappellerais quand j’étais plus jeune et qu’on allait voir des matchs ensemble, nous passion de très bons moments et ça ne me ferais que du bien de revivre ça le temps d’une après-midi. Je devais passer chercher ma sœur pour 15h, je m’étais déjà levé assez tard, il ne me restait pas beaucoup de temps pour me préparer alors je filais directement sous la douche et m’habillais. Je mis un jean et un t-shirt, tout ce qu’il y a de plus simple. Je sortais de ma chambre en traînant les pieds, je ne semblais pas des plus enchanté mais je savais que j’allais passer un bon moment. Je prenais désormais la direction du quartier résidentiel où vivant Maïke, il était bientôt 15h, il me restait quelques minutes pour arriver. J’arrivais à 15h tapante devant chez elle, Maïke était là, assise sur les marches de devant chez elle, je m’avançais vers elle et attendais qu’elle se lève, je l’y aidais bien sûr. Une fois que je l’eus en face de moi, je ne pus m’empêcher de la prendre un instant dans mes bras, j’avais besoin de réconfort et la seule personne de ma famille qui pouvait m’en donner c’était bien elle. Après un moment, je la lâchais et lui fis une petite bise sur la joue. « Merci de m’avoir fait sortir de mon trou à rat.. » J’esquissais un léger sourire. « Tu es sublime avec ton t-shirt là ! Bon…on y va ? »

J’avais toujours été très proche de ma sœur, certes je la taquinais souvent et je me suis de nombreuses fois moqué d’elle pour rire et d’ailleurs elle ne l’avait jamais mal pris. Une telle complicité entre un frère et une sœur, je trouvais ça génial, j’avais toujours été là pour elle et réciproquement, bien que j’avais eu plus souvent besoin d’elle qu’elle n’avait eu besoin de moi. « Oui, mais tu n’étais pas obligée, tu as ton mari, tes enfants, tu as ta vie quoi… » Je souris à ce qu’elle dit. « Non, sérieusement ! Tu es ravissante soeurette ! » Une fois que je fus installé dans la voiture et que j’avais bouclé ma ceinture, je démarrais la voiture. Alors que j’allais enclencher la marche arrière afin de partir pour le stade, j’éclatais de rire. Maïke et ses questions ou remarques stupides, elle me faisait toujours rire, je l’aime très fort ma soeurette et je ne sais pas comment je ferais sans elle. « Des cornichons ? Tu es sérieuse là ? Hum…et bien je ne sais pas, s’ils n’en ont pas vas-tu faire du boudin sur commande comme lorsque tu étais enceinte des jumeaux ? Pour le boudin professionnel sur commande ou non, je demande Maïke Su…ah non, Bennett ! » Je ne pus m’empêcher de rire à nouveau, je me sentais déjà beaucoup mieux. Je pus enfin faire ma marche arrière et nous voilà partis sur la route jusqu’au stade.

« Non, je ne cherche pas du tout d’excuse ! Simplement il n’y a pas beaucoup de gens qui m’accorderaient du temps comme tu le fais avec moi…tu es vraiment une sœur géniale et je ne voudrais te perdre pour rien au monde ! » Avec Maïke, même quand j’allais mal, j’arrivais toujours un instant à oublier le fait que j’allais mal et j’allais bien. Pour le première fois depuis deux mois : je riais et c’était fort agréable. Avec ma sœur, on n’est comme chien et chat, on se cherche sans arrêt, mais on s’aime très fort. Quand elle dit que c’est moi qu’elle allait bouder, je fis une moue triste. « Quoi ? mais tu peux pas me faire ça à moi…tu ne voudrais pas rendre ton Stefanou triste quand même ? » J’avais tapé dans le mil ! Elle ne pourrait plus me bouder à présent et j’étais content de moi, je lui faisais du chantage mais bon, tant pis. Je me tournais vers elle les yeux écarquillés « UN HOT DOG ? euuuuuh tu es sérieuse là ? J’espère que tu plaisantes ?! tu ne vas quand même pas manger ces cochonneries – dit celui qui n’a mangé que des cochonneries pendant les deux mois où il n’était pas aux Bahamas – je te l’interdis Maïke ! » Je pris un air sérieux tentant de ne pas rire mais voyant la tête que tirait ma sœur, ce n’était pas simple.

Je ris à ce qu’elle dit. Moi ? Manipulateur…pas du tout ! Quoi que mon petit jeu avait bien fonctionné puisqu’elle ne me bouderait pas ! Je savais y faire avec Maïke si je ne voulais pas qu’elle me boude…et il se trouvait que là j’avais une plutôt bonne raison et cela me faisait vraiment plaisir et j’étais super fier de moi. J’avais parlé un petit moment tout seul et Maïke était restée muette à m’écouter et à hocher la tête, je me doutais qu’elle se foutait royalement de ce que je lui disais mais au moins…elle m’écoutait ! D’ailleurs ce que je pensais ce confirmait lorsqu’elle me dit « C’est bon, t’as fini ? » Elle disait ça seulement comme ça, je connaissais bien Maïke et je savais que ce n’était pas méchant, simplement elle était têtue et quand elle avait quelque chose en tête, c’était difficile voire impossible de lui faire changer d’avis. « Ok…alors je te laisserais manger ton hot dog ! Et comment je suis mal placé pour parler ? » Je me demandais vraiment pourquoi elle disait ça, j’étais vraiment surpris. Et alors elle me répondit en venant me pincer le ventre disant « Ouh ! Saturne a gagné des anneaux autour de la taille ! » Je grimaçais et me sentais un peu gêné, en effet je m’étais laissé aller ces deux derniers mois et donc j’avais pris un peu de poids. Il fallait que je perdre tout ça, que je fasse du sport et que je fasse attention à mon alimentation car pour ainsi dire je ne me suis nourrit que de cochonneries pendant deux mois. Je retirais la main de Maïke sans rien dire, j’étais vexé mais je ne lui en fis pas part. « C’est bon ça va je sais… » Le feu passa au vert et je redémarrais, je restais silencieux.

Je grognais à ce qu’elle dit, sans prendre la peine de répondre quoi que ce soit. Je supportais de moins en moins les reproches ces derniers temps, ça allait passer, il me fallait juste un peu de temps, que je me remette de tout ça car ces deux derniers mois avaient été chargés en émotions et pas nécessairement positives. Je ne pouvais ne rien dire comme ça, Maïke était là pour m’aider, me changer les idées je n’avais pas le droit d’être désagréable, méchant ou je ne sais quoi avec elle. Je soupirais un peu. « Excuse-moi Maïke…je suis à cran et je prends tout mal en ce moment, je sais que c’était pas du tout méchant. Tu ne m’en veux pas ? Moi je ne t’en veux pas en tout cas ! » Nous finîmes par arriver au stade, je trouvais une place pour garer la voiture et nous nous dirigions ensuite vers l’entrée. Une fois que nous fûmes rentrés, j’emmenais Maïke chercher son fameux hot dog, je ne résistais pas à la tentation et en prenait un aussi, même si Saturne avait gagné des anneaux comme elle l’avait si bien dit. « Aller, comme ça je vais grossir encore un peu ! » dis-je sur le ton de la rigolade.

Je souris au bisou qu’elle me fit sur la joue. Depuis tout petit Maïke et moi étions très proche et cela n’avait pas changé, heureusement. Je m’entendais trop bien avec elle pour imaginer qu’on s’éloigne, se dispute ou je ne sais quoi d’autre. C’est ma soeurette, je l’aime et je ne veux pas qu’on s’éloigne elle et moi. Elle était d’ailleurs la seule à qui je me confiais vraiment lorsque j’avais des problèmes outre Alexis. Même Shane n’était pas au courant de tout dans l’histoire. Et puis Maïke avait toujours été là pour moi quand j’avais besoin et moi pareil, je ne voulais que ça change pour rien au monde ! J’étais vraiment heureux de passer un moment avec Maïke, ça faisait tellement longtemps ! « Et oui je sais, je suis gentil moi ! Et puis aller, je nourris l’anneau de Saturne tu comprends… Alexis m’aidera à tout perdre, je dis ça je dis rien. » Et je me mis à rire, sans doute allait-elle comprendre malgré le fait qu’elle soit blonde, je ne sous-estimais en rien son intelligence. « Très belle ta langue ! Oui oui je sors… » Je voyais qu’elle cherchait une place, j’attendais alors, puis elle me désigna du doigt un endroit où nous serions bien, j’acceptais volontiers. « Vas-y, je te suis ! » Et nous allions vers la place qu’elle avait désignée. On s’assit alors. « J’ai hâte que le match commence, ça va nous rappeler des souvenirs de gosse. »

« Oh oui, je veux un coup de pied aux fesses de ma soeurette enceinte ! Bon…stop les conneries. » Je savais parfaitement qu’elle avait parlé de coup de pied aux fesses pour rigoler et d’ailleurs ce que j’avais dit était aussi pour rire. En même temps nous n’étions pas frère et sœur pour rien, nous passions chacun notre temps à dire n’importe quoi, c’était surement héréditaire ! Ça ne me déplaisait pas de dire des bêtises, au contraire, il faut savoir s’amuser un peu dans la vie. J’aimais passer du temps avec ma sœur, je me sentais déjà beaucoup mieux, je parvenais à mettre mes soucis de côté. Nous allions passer un très bon moment en regardant le match, nous adorions ça tous les deux et ce depuis que nous étions tout petit. Heureusement que personne n’avait pris les places que Maïke avait désigné sinon je les aurais viré avec un coup de pied aux fesses, c’était nos places et celles de personnes d’autres ! « Bien sûr que ça va être amusant, et puis on a toujours aimé ça d’aller voir des match de base-ball ensemble. Oooooh arrête tu vas me faire rougir, tu m’as manqué aussi Maïke, je ne sais pas si je ne serais pas en train de broyer du noir tout seul chez-moi si tu n’étais pas là, que ferais-je sans toi ? »

« Oui, c’est exactement ça ! Je suis vraiment content d’être sorti de chez moi car déprimer tout seul, c’est vraiment nul… » Je sentais bien que ma sœur était contente de pouvoir m’aider à aller mieux et de savoir que j’étais content de passer une journée avec elle. Maintenant, alors que c’était le contraire il y a encore quelque années, je me sentais plus proche de ma sœur que de mon frère jumeau Shane. On ne se voyait plus que très peu et il n’était même pas au courant de la raison qui m’avait poussé à partir des Bahamas. Maïke la première, puis Alexis ensuite étaient les seules personnes à être au courant. Je souris à ce qu’elle me dit. « Oh bah tu as du boulot encore, me faire rougir ? c’est pas la plus simple des choses. Cependant…je sais que tu en es capable ! Façon ma soeurette c’est la meilleure ! » J’avais déjà mangé quelques bouchées de mon hot dog et je ne pus m’empêcher de rire au commentaire que Maïke fit lorsqu’elle mangeait un morceau de son hot dog. « Tant mieux…c’est orgasmique c’est ça de manger un hot dog du stade de baseball ? »

« Non, je n’essaie pas de te déconcentrer…et puis moi-même je ne suis pas concentré, pourquoi toi tu le serais ? Ah oui j’oubliais, Maïke désormais Bennett et plus Sullivan est l’exception à la règle, elle ne fait rien comme tout le monde ! De toute façon, il faut toujours que tu sois le contraire de moi, n’est-ce pas ? » Je ne lâchais pas le terrain des yeux, il était encore vide pour le moment mais le stade commençait à se remplir de plus en plus, d’ici quelques minutes il serait surement plein. Cela ne serait pas du tout étonnant, tout le monde aime venir voir un match de baseball. Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire lorsqu’elle manqua de s’étouffer, j’étais assez fier de moi, il fallait l’avouer. « Je ne veux aucun détail à propos de ta vie sexuelle chère soeurette, tu es majeure et vaccinée, mariée et maman, tu es libre de faire ce qui te chante avec ton mari et je ne veux pas être mêlé à cela ! » Je grimaçais. « Moi honte ? Pas du tout…il va bien falloir qu’ils apprennent la vie ! Et tonton Stefan sera là pour ça ! »

« Tu feras comme tu veux, mais pourrais-tu au moins attendre que la petite soit née pour lui apprendre la vie, comme tu le dis si bien ? Elle t’entend là, et elle vient de me dire en langage coup de pieds qu’elle ne veut pas entendre des mots pareils ! » Je fis mine de réfléchir. Même tenter de réfléchir c’était impossible pour moi. J’étais trop idiot du moins trop habitué à faire l’idiot du coup je n’étais pas du tout crédible quand je faisais mine de réfléchir. En revanche, j’étais capable de réfléchir, mais quand c’était vraiment sérieux ! « Pourquoi attendre ? Il y a du boulot, ce serait pas mal de commencer maintenant ! Et puis, le langage coupe de pieds, je ne connais pas ça moi…et je ne connaitrais jamais ! C’est l’avantage d’être un homme ! » Je souris, je n’étais pas du tout crédible, je passais mon temps à dire des conneries, c’était comme ça qu’on m’aimait, enfin c’est comme ça que pour moi les gens m’aimaient, s’ils m’aimaient… Le stade était plein désormais et le match allait commencer d’ici peu. « Bon, tu te tais maintenant, ça va bientôt commencer ! » Je n’étais pas sérieux, je ne l’étais jamais mais j’essayais de l’être.

Je l’entendis rire alors que j’étais captivé par les joueurs qui entraient sur le terrain. Je retombais en enfance, ça faisait un bail que je n’étais pas venu voir un match et à l’entrée des joueurs je me rendais compte que cela m’avait beaucoup manqué. Je tournais la tête vers ma sœur esquissant un sourire. « Est-ce que tu te fous de moi ? Tu vas me faire croire que le bébé qui est dans ton ventre me parle maintenant ? » Je grimaçais, ce que je venais de dire était idiot tout comme le fait que Maïke me dise que le bébé me disait bonjour. « Mais…passe lui le bonjour pour moi aussi ! » Les joueurs s’échauffaient un peu. Le match allait commencer. J’étais impatient, pire qu’un enfant.

Je ne saurais dire combien de temps le match a duré mais…je n’ai pas vu l’heure tourner ! Je me suis éclaté comme un petit fou. Durant le match nous n’avions pas beaucoup parlé avec Maïke, on avait profité de la pause pour le faire. D’ailleurs, durant celle-ci j’étais retourné chercher à manger car j’avais faim. Le match terminé, on se dirigeait vers la voiture, mais pour cela, on avait attendu que le stade se vide un peu afin de ne pas être bousculé. J’avais une femme enceinte avec moi…je devais faire attention ! Après un petit moment, nous étions à la voiture. Nous montions et je restais assis sans rien dire avant de revenir à moi. « Merci soeurette de m’avoir fait sortir…j’ai vraiment passé un super bon moment avec toi ! ça me manquait en plus… »