[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Tu pinces les lèvres quand Alan mentionne qu’il ne connait rien de toi, sauf ton nom et le lien qui vous relie. Ce n’est pas parce que tu penses qu’il a tort, à vrai dire, c’est tout à fait le contraire ; tu sais pertinemment qu’il a raison, même si tu aurais pourtant voulu que ce soit différent. C’est aujourd’hui que tu le réalises, que tu as sacrifié la complicité que tu avais avec ton jumeau pour une histoire qui n’en a pas valu la peine, même si elle t’a permis de quand même te rendre jusqu’ici et débarquer aux Bahamas avec de l’amour à donner et un frère à retrouver. Cependant, pour arriver à gagner la confiance d’Alan et donc retrouver, si tu pouvais appeler ça ainsi, la relation que vous aviez avant votre enlèvement, il fallait que tu te laisses aller un peu. De ce fait, tu pris ton courage à deux mains, soupirai légèrement, et dis : « Je sais… Et je m’en excuse, pose toutes les questions que tu veux… » Tu n’es pas sûre que c’est une bonne idée, mais tu te dis que c’est la moindre des choses, et tu essaies de te ressaisir, espérant que ses questions ne seraient pas trop poignantes dès le début.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bien que tu te fusses mentalement préparée ces dernières secondes à ce que ton frère jumeau te pose une tonne de questions, tu es quand même soulagée que celui-ci opte pour ne pas te faire un interrogatoire, même si c’est ce que tu aurais mérité, au fond, après avoir disparu du radar de ton frère auquel tu étais tant attachée lorsque vous étiez enfants. En fait, maintenant que tu réalises qu’il est assez gentil pour ne pas te poser plein de questions qui devaient lui trotter dans la tête, tu te dis que peut-être tu pourrais le retrouver, ce jumeau que tu as perdu quand vous aviez neuf ans. Évidemment, il faudrait que tu passes du temps avec lui, comme en ce moment. Marquant la première étape dans vos retrouvailles, tu acquiesces à sa proposition en haussant les épaules, lui répondant : « Oui, pourquoi pas. »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] « La même chose que toi. Merci. » Voilà ce que tu réponds quand ton frère te demande ce que tu veux prendre. À vrai dire, tu n’as pas nécessairement soif ou faim, mais tu ne te voyais bien mal refuser une telle proposition qui te permettrait de passer du temps avec ton jumeau, ce que tu lui dois bien. Tu as tellement envie de rester avec lui que pendant un instant, tandis que vous faites la queue, tu ne réalises pas tout de suite que tu es un peu inutile. Il te faut au moins deux bonnes minutes avant de te bouger et finalement dire : « Je… Je vais aller nous prendre une table. » avant de lâcher un sourire gêné et te diriger dans le café pour trouver une table avec deux chaises et t’asseoir sur l’une d’entre elles en attendant qu’Alan revienne avec la commande.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Tu as un petit sourire en coin lorsque ton frère affirme qu’il a pris deux cafés, bien simples. Franchement, ça t’arrange, comme ça, pas besoin de se casser la tête avec des cafés que tu considères comme corrompus, avec de la chantilly, du caramel et autres trucs à te lever le cœur. Tu lui réponds : « Merci. », et tu prends le sucre qu’il te tend, parce que toi, tu en mets un peu – non, beaucoup – histoire de masquer le goût trop amer du café. Tu en verses donc dans ton gobelet, et tandis que tu es en train de remuer le liquide encore fumant, Alan te demande si tu comptes rester longtemps ici. Nonchalamment, tu hausses les épaules, et tu réponds : « Je ne sais pas encore. Ça dépend. », ne sachant pas trop quoi ajouter de plus, laissant ton frère te poser des questions. Après tout, même s’il disait qu’il n’allait pas te poser un interrogatoire, tu le savais qu’il aurait des interrogations, et de ce fait, tu allais le laisser demander ce qu’il voulait, comme tu lui avais dit.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Même si tu es en train de boire une gorgée de ton café lorsqu’Alan te pose cette question, tu ne bronches pas. Tu savais bien qu’il allait te le demander à un certain point, et tu ne le blâmes pas de le faire. Cependant, tu ne lui réponds pas dans l’immédiat, parce que le comment de la réponse, tu n’y as pas réellement songé avant ça. Tu finis de prendre ta gorgée, tu l’avales lentement afin de savourer le goût du liquide amer – légèrement sucré, vu la quantité de sucre que tu y as mis par la suite – ce qui te permet de réfléchir à ce que tu vas dire à ton frère. Tu sais bien que tu dois lui dire la vérité, c’est indéniable, mais en même temps, tu ne tiens pas vraiment à le blesser. Tu reposes ta tasse sur la table, tu soupires, et tu lâches : « Le ravisseur avait un fils… Et… Quand on tombe amoureuse, on ne pose pas de questions… » Tu t’interromps ici, incapable pour le moment de raconter la suite.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bien que tu ne sois pas surprise d’entendre ton frère « t’annoncer » que vos parents ont divorcé, puisque tu es déjà au courant, tu dois admettre que tu es étonné de la suite de son propos. Tu sais qu’il est parfaitement en droit de t’invectiver de propos désagréables, parce que toi-même tu n’avais pas été la meilleure sœur qui soit en disparaissant ainsi pendant tout ce temps, mais Alan vient de carrément d’intriguer en parlant d’un fantôme, un fantôme qui serait toi, en fait, si tu avais bien compris. C’est trop pour toi, tu ne peux t’empêcher de renverser les rôles pendant un instant et demander : « Quoi ? Un fantôme ? »

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Jamais tu n’aurais cru que ta fausse mort aurait pu affecter Alan à ce point. Vous étiez jumeaux, inséparables lorsque vous étiez gamins, et ton frère t’a énormément manqué pendant tout ce temps, mais à savoir comment ton frère a pris tout cela, tu te sens mal, vraiment mal. Si tu avais été pleurnicharde, les larmes n’auraient probablement jamais cessé de couler sur tes joues, sauf que tu ne l’es pas, tu t’es refusé de l’être après tout ce que tu as pu endurer. À la place, tu ne parles pas pendant plusieurs secondes, tu laisses Alan finir son propos, le cœur en mille morceaux dans ta poitrine. Lorsqu’il a terminé, tu lâches, incapable de poser d’autres questions : « Je suis… Vraiment désolée, Alan… J’ai fait une vraie connerie, je m’en veux vraiment… » Et croisant le regard du jeune homme pendant une seconde, tu comprends qu’il est en colère contre toi, et même si tu es venu pour le revoir, tu ne peux pas le supplier de te pardonner. Tu ne fais que lui dire alors : « Si tu ne veux plus me parler, je comprendrai… »