"We're just keep dancing like we're 22"

Une fois arrivée à l’appartement que Sherrie partageait avec son fiancé, et mari dans quelques heures, je frappai avec enthousiasme sur la porte, attendant une réponse de mon amie. Je ne m’attendais pas à ce que celle-ci vienne m’ouvrir dans la seconde qui suivait, mais malgré tout, je ne pouvais pas m’empêcher de me balancer sur mes pieds d’excitation, et de laisser un sourire complètement bête décorer mon visage pétillant. Après tout, ce n’était pas comme si je venais lui passer un bonjour bien ordinaire, c’était une visite qui n’avait absolument rien d’ordinaire; en effet, c’était aujourd’hui que ma meilleure amie d’enfance allait se marier. À la base, c’était quelque chose que je trouvais exceptionnel pour elle, puisqu’elle m’avait toujours dit que jamais elle ne penserait à un engagement de ce genre, mais dans cette vision des choses, je préférais prendre en considération qu’elle était tombée sur un homme qui saurait l’aimer autant qu’elle l’aimait, et qu’elle lui faisait suffisamment confiance pour passer le reste de sa vie avec lui, même avoir un enfant avec lui prochainement. Ça, c’était l’essentiel, et le reste, que ce soit ce qui s’était passé auparavant, ou même ce que je pouvais penser de Kheyran encore aujourd’hui, ça ne comptait pas. J’étais heureuse pour Sherrie, et ça, ça ne pourrait jamais changer.

Ensuite, il se trouvait que je ferais une bien mauvaise demoiselle d’honneur si jamais je n’étais pas contente pour Sherrie, à savoir que celle-ci m’avait fait le plaisir de me demander de lui rendre cette faveur, ce que je n’avais pas hésité à accepter. Évidemment, cela avait impliqué que je fasse certaines choses, à commencer par me trouver une tenue adéquate, même si c’était un mariage qui se faisait dans la plus grande intimité; j’avais opté pour une robe courte légère dans les tons de bleu clair, que j’avais apporté dans une housse afin de m’habiller en compagnie de Sherrie, compte tenu que j’étais là pour ça dans un premier temps à attendre qu’elle m’ouvre. Cependant, histoire de m’assurer que Sherrie serait la plus belle pour Kheyran, j’avais décidé de me coiffer en relevant mes cheveux bien simplement et me maquiller avec des tons clairs avant d’arriver, ce qui ferait en sorte que je pourrais m’occuper exclusivement de mon amie, peut-être me repoudrer le nez, et être tout à fait prête. Pour ce faire, j’avais également apporté dans un sac un peu de maquillage, mais également une boîte qui était destinée à mon amie; je n’aurais jamais pu me permettre de me pointer chez elle sans un petit cadeau à lui offrir pour son mariage. J’ignorais si elle allait le porter ou non, mais quoi qu’il en soit, je tenais à lui donner, c’était la moindre des choses, à mon avis.

D’ailleurs, en entendant des bruits de pas s’approcher de la porte, je jetai un œil à mon sac pour voir si le cadeau y était toujours, et une fois cette fameuse porte ouverte, j’offris un large sourire à mon amie tandis qu’elle me laissait entrer dans l’appartement. Toujours avec le même enthousiasme avec lequel j’avais frappé, je lui fais la bise, et je lui dis : « Je vais bien, et toi ma belle ? Prête pour le grand jour ?! »

"We're just keep dancing like we're 22"

Avant d’entrer dans l’appartement pour déposer mes affaires et commencer la préparation avant le grand moment, je ne peux m’empêcher de regarder mon amie d’enfance de la tête aux pieds ; bien qu’elle n’avait pas encore mis sa robe et n’était pas totalement prête à aller retrouver son fiancé, elle était tout de même radieuse. Enceinte, prête à s’unir à l’homme qu’elle aimait, elle n’avait probablement jamais été aussi belle. En la voyant ainsi, et en l’entendant me dire « Je vais super bien, et je me sens plus que prête ! », je ne pouvais qu’être ravie pour elle. Sherrie méritait son moment de conte de fées, même si elle n’était pas aussi rêveuse et « princesse » que moi, chose que j’acceptais parfaitement. Par contre, il était rationnel de penser qu’après tout ce qu’elle avait traversé, elle était en droit d’être heureuse avec son futur mari et leur petit garçon qui allait naître dans environ un mois.

Après cet émerveillement bref, je m’empressai de rentrer, toujours aussi enthousiaste, lorsque mon amie me dit « Pose tes affaires là, je t'en prie ! ». Je la regardai un instant, histoire de voir où elle pointait, et quand je vis le salon, je m’empressai de me rendre à la pièce indiquée, déposant mes sacs un peu partout. Les moins délicats allèrent par terre, ma robe sur le canapé, et le cadeau pour Sherrie sur la table basse. Je ne perdis pas plus de temps, considérant que sitôt, la future mariée me prit et dit « Je te fais visiter ! », ce que je ne pus refuser. Il est certain que ce n’était pas la première fois que je voyais un appartement de l’hôtel et que les structures étaient toutes similaires, mais puisque la décoration avait des différences et que je ne voulais pas briser l’excitation de mon amie, j’acquiesçai et je la suivis, souriant en voyant comment le jeune couple avait meublé l’appartement, arrangé la décoration à leur goût, rendant le tout relativement chaleureux et à leur image en même temps. Il est certain que je n’appris pas davantage, mais je ne regrettai pas du tout d’avoir accepté ce petit tour guidé, puisqu’après quelques pièces, Sherrie me dit « Et en exclusivité mondiale rien que pour Maïke Bennett, la chambre du bébé qui va arriver ! », ce qui eut pour effet de m’exciter au plus haut point. Nous entrâmes alors dans la pièce, et je ne perdis pas de temps pour m’émerveiller en poussant des petits gloussements complètement ridicules, mais surtout totalement gagas. Cette chambre était trop adorable ! Avant même que Sherrie me demande « Dis moi, tu en penses quoi, Kikine ? », j’avais l’intention de lui donner mon avis, et de ce fait, je faillis l’interrompre lorsque je dis, excitée comme une puce : « Mon Dieu, c’est trop mignon ! », attendant un peu de m’être reprise avant de me tourner vers Sherrie et lui dire : « Cette chambre est magnifique, je l’adore ! » Je portai un nouveau regard sur les lieux, et je rajoutai, à la blague, pour terminer : « Tu as laissé un peu de place pour les cadeaux de sa tata Maïke, j’espère !? »

"We're just keep dancing like we're 22"

« T’inquiète, je serai raisonnable, ou du moins, je vais essayer. » fut la réponse que je fis à mon amie lorsqu’elle me demanda de ne pas abuser sur les cadeaux pour Enzo, accompagnant celle-ci d’un clin d’œil et d’un petit sourire. Je ne voulais pas mettre Sherrie mal à l’aise en abusant des cadeaux, puisque je connaissais déjà sa façon de penser sur le sujet, et je lui avais déjà donné quelques trucs dont je ne me servais plus qui appartenaient à Christopher, mais c’était bien souvent plus fort que moi ; les bébés, ça me rendait dingue, complètement gaga, et quand je rentrais dans une boutique pour enfant, je devais souvent me retenir de tout dévaliser. Cependant, pour éviter tout conflit, je me fis la promesse de tenter de me retenir, un peu, sans toutefois me priver de faire plaisir à ce bébé à naître et à ses parents indirectement. À cette pensée, j’eus un nouveau sourire pour moi-même, tandis que je jetais un coup d’œil à la chambre une dernière fois avant que Sherrie me dise qu’elle voulait me dire quelque chose, et cette introduction eut pour effet de me faire perdre légèrement le sourire, voire même me stresser un peu. C’était plus fort que moi, et même que sur le chemin vers le salon, je commençai à sentir ma bouche s’assécher un peu, puisque c’était le genre de phrase qui me faisait toujours imaginer une tonne de trucs. De ce fait, lorsque mon amie me proposa quelque chose à boire, je me vis bien mal décliner, et sans m’attarder, je dis : « Un verre d’eau, ce sera parfait, merci. », puis je m’installai sur le canapé, repoussant ma robe pour ne pas l’écraser, déplaçant également le cadeau de Sherrie sans même m’en rendre compte pour le mettre dans sa direction sur la table basse, alors que celle-ci arrivait avec les boissons et une assiette.

Toutefois, après cela, je n’arrivai plus à bouger, surtout que Sherrie venait d’ouvrir la bouche pour me dire sûrement ce dont elle voulait me parler. Au début, je ne compris pas trop, et au fur et à mesure qu’elle avança dans son propos, mes yeux s’écarquillèrent, juste avant de devenir brillants de larmes d’émotion lorsqu’elle me demanda officiellement de devenir la marraine du petit Enzo. En effet, je ne m’y en attendais pas, surtout pas après ce qui s’était passé quelques mois auparavant, et même pas après lui avoir filé un coup de main pendant sa grossesse, puisque c’était quelque chose que j’avais fait naturellement, que j’aurais trouvé bête de refuser de faire. Pendant un instant, je me maudis intérieurement de m’être maquillée avant, et ce, même si j’avais apporté de quoi faire des retouches, et je lâchai un : « Tu… Tu es sérieuse ? » tout hésitant, avant de me rendre compte que ma question ne faisait pas de sens ; Sherrie avait l’air bien sérieuse à me le demander, et puis, c’était pas le genre de blague qu’on faisait, à mon sens. Quelle idiote je pouvais faire quand j’étais émotive ! Rapidement, je me rattrapai, et je dis : « Bien sûr que j’accepte ! » et sans plus attendre, je me levai, et je me précipitai dans les bras de mon amie tout en faisant attention à ne pas faire du mal à son bébé, mon filleul, et je lui dis doucement : « Tu n’as même pas idée comment tu me fais plaisir là, je ne pourrai jamais te remercier assez, She’… »