It's not like you've never saw me naked, right ?

Toi, tu te sens un peu seule pour une fois. Toi, qui n'aime pas généralement le contact humain plus que cela. Tu as travaillé durant toute la nuit en visio-conférence avec ton directeur adjoint de la multi-nationale  dont tu t'occupe. Tu ressens le besoin d'aller passer du temps hors de cette suite qui te rend cinglée tellement elle te semble petite par rapport à ce qui a connu. Tu ne veux pas admettre que tu es exécrable quand tu penses des choses aussi mauvaises. Mais tu reste fière, c'est ta marque de fabrique. Pour pallier à cette tension et cet agacement qui te ronge doucement, tu enfile un bikini mauve et prends ton sac de plage, ton portable et tes clés de suite puis tu descends dehors, direction la piscine extérieure. Le contact de l'eau fraîche ne pourra que t'apaiser, de toute manière, vu l'heure, tu ne pourras pas fermer l'oeil avant demain matin. Tu dormiras dans l'avion, puisque   tu dois retourner à New-York rapidement. Les aléas administratifs. Tu finis par sortir de ta rêverie, arrivant dans la nuit bahamienne. L'air frais te revigore. Tu t'approches des transats, tu entends des bruits d'eau, tu supposes que quelqu'un nage. Tu t'installe, ventre à plat, regardant autour de toi. Tu regardes plus particulièrement la piscine. Un homme à première vue semble nager. Un petit sourire se loge au coin de tes lèvres, puis tu te lèves, une idée derrière la tête. Tu es très loin d'être une femme à hommes. Tu es plutôt une femme fatale qui ne s'assume pas. Tu descends doucement et t'assois le bord de la piscine, relevant tes longs cheveux châtains en un chignon haut et maladroit. Tu plonge tes pieds dans l'eau et croise tes jambes. Tu restes ainsi,  filant du regard le jeune homme et espère qu'il te remarque. Depuis ce qui te parait une décennie, tu te sens d'humeur à séduire.